TAI CHI CHUAN
style Yang
WTBA
Erle Montaigue System
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Art martial chinois interne
Lexique sur le Tai Chi Chuan
( Avec des extraits de livres, bonne lecture!)
​Tui Shou : Poussée des mains, les mains collantes
Explication des 8 potentiels:
Peng (p'hain) à droite ou à gauche : Parer, protéger comme un bouclier
Lu (lou) : Rouler, tirer vers l'arrière
Ji (tji) : Presser
An (ane) : Pousser, appuyer
Cai (ts'ai) : Cueillir, saisir, tirer vers le bas
Lie (lié) : Séparer, fendre
Zhou (djoou) : Coup avec articulation (coude...)
Kao (k'hao) : Coup d'épaule, corps
Quan: Poing
QuanFa :Boxe
Dalu : ​Forme de Tui Shou codifiée à deux, appelée quatre côtés ou quatre coins
San Sau : Le terme San Sau est utilisé dans de nombreux styles de Kung Fu Chinois traditionnels. Le premier mot "San" signifie "mélanger, mixer" et le second "Sau" signifie "mains". Ensemble, ils font référence à des techniques de combat avec les mains qui aident à la compréhension et à l'application des aspects martiaux du Tai Chi Chuan. Ces techniques sont des séquences d'applications martiales tirées d'une forme de Taiji Quan et arrangées dans une chorégraphie prédéfinie pour deux personnes.

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Taiji Quan ou Tai Chi Chuan
Taiji quan : ....L’art de combat du Taiji....Le terme Taiji signifie littéralement « faîte suprême », quan signifie poing, boxe, art du combat.... Les principes fondamentaux sont liés aux notions de taiji, yin et yang, cinq éléments et huit trigrammes..
Catherine Despeux (Art martial, technique de longue vie)

Taiji : Selon le Yi King (livre antique sur la pensée chinoise), la base de toute chose dans l’univers est le taiji, qui possède le pouvoir de création de toute chose. Le taiji est un et concret ; au plus il est l’univers, au moins il est une particule infime et inconnue. Tout, depuis la galaxie, le système solaire, les étoiles, jusqu’aux hommes, animaux, végétaux, minéraux, chaque cellule, chaque molécule, chaque particule élémentaire, tout est taiji...
Antoine Ly (L’art du Tai Ji Quan Le Dao et le Qi)
Taiji : Le faîte suprême, la limite ultime. Taiji naît de Wuji l’absolu, l’Infini, le sans non.
Le Taiji, est le principe premier, universel, omniprésent, le grand jeu où s’opposent et s’unissent Yin et Yang, la terre et le ciel, le féminin et le masculin, le repos et l’activité...Le taiji quan a une dimension martiale profonde là où l’action et la méditation s’unissent, là où le combat n’est pas la lutte....
Jean Gortais (Taiji Quan)

Taiji quan : L’art du combat avec son ombre : ... dans ma pratique d’autres arts martiaux, j’avais appris à me battre, mon agresseur était mon ennemi à abattre....alors que dans le taiji celui qui mordra la poussière doit être mon orgueil, ma vanité, l’être violent que je suis. Le taiji vise ce moi de surface depuis le début.....
Grégorio Manzur (L’art du combat avec son ombre)

Taiji Quan : ... Synthèse de techniques de combat ancestrales, de théories philosophiques et médicales, cet art se fonde non pas sur l’emploi de la force physique mais sur le développement d’une énergie interne ou NEIJING et d’une attitude spirituelle cultivant l’oubli de soi......En rejouant le jeu de l’univers en perpétuelle mutation (du Yiking) , l’adepte du taiji Quan participe également à la bonne marche de celui-ci. Microcosme relié au macrocosme, il harmonise en lui les deux principes antagonistes du Yin et du Yang en devenant lui même un Taiji....
José Carmona (Le Taiji Quan des origines)

Origine du Taiji Quan : Plusieurs hypothèses :
- La Création du Taiji Quan par Zhang Sanfeng (Ermite Taoïste du Wudang au 12 siècle) il observe une pie se battre contre un serpent (le souple, l’esquive contre les attaques de becs et d’ailes ) la source n’est pas sure mais la dimension symbolique est évidente.... la souplesse sur la force, le reptile représente l’action même du taiji... dans plusieurs récit l’animal apparaît enroulé sur lui même comme une spirale, une représentation traditionnelle du principe cosmogonique du Yin et Yang...
- La création du Taiji Quan par Chen Wangtin (1600-1680) « un chant du canon de la boxe », thèse défendue par les chercheurs Tang Hao et Gu Liuxing.
- L’introduction du Taiji Quan à Chenjiagou par WangZongyue, un lettré adepte des arts martiaux qui aurait vécu sous le règne de l’empereur Qianlong (1736-1796) et que l’on connaît que par la préface d’un écrit qui lui est attribué, « le Recueil de la lance Yinfu ».
- L’introduction du Taiji Quan à Chenjiagou par un certain JIANG FA (17 siècle). Disciple de Chen Wangting (ci dessus dans « un chant du canon de la boxe)
Chen Weiming (Question et réponses sur le Taiji Quan 1929)
- Le taiji est une mise en œuvre des principes de sagesse que l’on trouve non seulement dans le taoïsme et le confucianisme. Il regroupe tous les aspects de ces philosophies, du plus grossier au plus subtil et du plus superficiel au plus profond, en leur donnant corps physiquement.....Chaque posture du taiji possède une application qui lui est propre, tout comme chaque objet projette une ombre qui lui est propre. Une pratique de la forme ignorant les applications fonctionnelles n’engendre que des effets artificiels....
Chen Man-Ch’ing (Tai chi chuan selon Maître Cheng)



Le Yin et Le Yang

- Les taoïstes considèrent que l’univers émerge du vide, du néant initial grâce à un principe appelé le taiji dans lequel, le Yin et le Yang, sont deux forces primaires qui alternent de façon complémentaire et opposée..... Dans la conception chinoise de la santé, le Yin et Yang du corps doivent être en équilibre, en égale quantité, sinon c’est la maladie...Ainsi le corps humain répond à une classification, avec des parties Yin et Yang et des organes Yin et Yang...
Yves Réquéna (A la découverte du Qi Gong)
- .... En résumé, le Yin et le Yang s’associent en un (taiji) qui se divise en deux (Yin et Yang) : on est donc en présence d’un double caractère de relativité et de complémentarité.... Dans les relations Yin-Yang, on parle encore du principe selon lequel : « il y a du Yang dans le Yin et du Yin dans le Yang » ; c’est pourquoi, lorsque l’on représente graphiquement le taiji, on dessine un point blanc dans la partie noire et un point noir dans la partie blanche. Ainsi, dans l’hiver froid et Yin, le printemps Yang commence déjà à se développer, les racines des végétaux enfouis sous la terre se déploient déjà...
Antoine Ly ( L’art du TaiJi Quan)

- ...Du Taoïsme...Cet équilibre est celui Yin (féminin) et du Yang (masculin), couple d’énergies contraires dont la mise en œuvre combinée enfanta l’univers et engendre le changement (les mutations) . Yin et Yang sont les deux aspects du Tao, les deux forces originelles, « poutre faîtière » (taiji), du monde, que restitue la gymnastique chinoise ou tai-ji-quan (ou tai chi chuan pratiquée seulement le matin, durant la période du « qi vivant » quand le ciel se remplit de jour comme un poumon se remplit d’air.....
Odon Vallet (Les religions extrême-orientales)

- Le symbole cosmogonique le plus connu pour représenter le principe du Yin et Yang correspond au diagramme « circulaire ». On le trouve déjà dans le Yi Jing. Le Yin est figuré par un demi cercle noir ou poisson et représente le principe féminin. Le Yang est figuré par un demi cercle blanc ou poisson Yang et représente le principe masculin. Il n’y a pas dissociation mais relation, interaction entre ces deux énergies. Cette complémentarité est symbolisée par le petit cercle Yang dans la forme Yin et par le petit cercle Yin dans le forme Yang.
Jean Gortais (Taiji Quan)

L’ECOLE YANG
Si la famille Chen fut le berceau du Taiji quan, la famille Yang fut la source principale de sa propagation, grâce à Yang Luchan, disciple de Chen Changxing.
- Yang Luchan (1789-1872) prénommé Fukui, naquit dans le district Yongnian de la province du Hebei. Il apprit la « longue boxe en trente deux postures de Song Taizu » avec un maître du nom de Liu. Sur les conseils de son maître, Yang Luchan alla étudier le taiji quan dans la famille Chen Changxing à Chenjiagou. Comme Chen Changxing ne transmettait son art qu’aux membres de sa famille, Yang Luchan resta plusieurs années auprès de lui comme serviteur, s’entraînant en cachette. Une nuit, il surprit son maître enseignant à ses disciples des exercices de respiration et les « différentes techniques pour émettre et prendre (l’énergie) (na fa zhu shu). Dès ce jour, il suivit les leçons à l’insu de tous. Lorsqu’il fut finalement découvert par Chen Changxing, celui ci fut surpris par sa maîtrise et décida de lui livrer les secrets de la famille. Après quoi, Yang retourna tout d’abord au Hebei pour transmettre le Taiji quan aux gens de son village natal. La technique de combat qui y était alors pratiquée s’appelait « technique des transformations » (hua quan) ou « art du combat souple » (xuan quan) ou encore « technique de combat liée » (zhan mian quan », car elle était exécutée en souplesse et avec des mouvements liés sans interruption. ... Il partit enseigner à Pékin, où il fonda une école.....
Catherine Despeux (Art martial, technique de longue vie)

Yang Chen Fu : (1883-1936) Le petit fils qui va répandre le style en dehors de la chine
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LE TERME SONG OU SUNG
Par Maitre Li Lian
Traduit du chinois par Mao Liang Traduit de l’anglais par Martine Larigauderie
«La notion de Song»
si chère à Maitre Wang. « Pour cela, il est nécessaire d’entrer dans l’état de Song jing : souple, relâché, à l’écoute», disait-il.
Voici un article qui propose une définition.
SonG (en gros, dans un état de non-tension) est l’ame du tai chi, mais cela est assez fréquemment mal compris. De nombreux pratiquants pensent à tort que pour être dans un état de Song, il ne faut pas utiliser de force, être tota- lement relaché, c’est-à -dire ne mettre en tension ni muscle, ni articulation. Tout ceci est diamétralement opposé à la compréhension correcte de Song, voilà pourquoi de nombreux pratiquants stoppent leur progression, souvent après de nombreuses années de pratique. D’où la nécessité d’une compréhension vraie et juste du Song.
D’après mon professeur, Maître Wu Tunan (1884-1989), auteur d’un important document sur le Song, il ne s’agit pas d’une condition normale de notre corps. Cet état physique exige un entrainement systématique, pas à pas, de notre corps depuis les os, les ligaments, les muscles, la peau et finalement le Qi. Mais d’abord, qu’est-ce que le Song? Le Song est atteint quand notre corps ressent une légère «extension-expansion» de nos articulations, muscles, ligaments et peau comme si des espaces étaient créés et agrandis. Ensuite, Song renvoie à l’état où notre corps se sent en tout temps moins soumis au poids et plus alerte dans ses mouvements. Et enfin au niveau du Qi, le Song est atteint quand il s’accompagne du sentiment que notre corps est vidé de toute substance, nos perceptions étant ainsi réorientées vers l’extérieur et donc vers tout ce qui l’ entoure. À partir de cette définition donnée par Maitre Wu Tunan, on voit claire- ment que le Song n’est pas la relaxation naturelle ou la non-mise en tension de nos muscles et articulations ne conduisant qu’à un état de laisser-aller du corps. Mes propres expériences de pratique du taï chi Wu Tunan m’ont appris que le Song se présente comme un sentiment d’extension-expansion léger et fluide dans notre corps et qu’il demande un entrainement continu commencant avec le Zhan Zhuang1
(une partie du tai chi Gong) où nous sentons consciemment comment notre corps peut se dilater et se déployer dans six directions différentes : vers le haut, le bas, l’avant, l’arrière, la gauche, la droite. Quand on continue de pratiquer le Zhan Zhuang, ce sentiment devrait être mis en valeur d’abord à travers nos os et ligaments et finalement à travers nos muscles et notre peau. C’est la première étape qui conduit aux autres et aux états plus élevés du Song dans le tai chi.
Pour conclure brièvement, l’article de Maitre Wu Tunan sur le Song est un morceau classique de l’étude théorique du tai chi. il a mis au clair l’idée déformée de l’état de Song, nous disant que le Song n’est pas un état naturel du corps mais un état qui exige un entrainement systématique du corps, Yi et Qi. Maitre Wu Tunan nous a transmis le système d’entraine- ment qu’il avait hérité de ses maitres – Song Gong – qui emploie des gestes et des mouvements visant toutes les par- ties du corps, de la tête au pied jusqu’à toutes les articulations mineures ou majeures. Maitre Wu Tunan a aussi révélé les trois étapes pour atteindre l’état de Song, d’abord pour les os et les ligaments puis pour les muscles, la peau et finalement au niveau du Qi et du Yi . Son enseignement en théorie et en pratique est en accord avec les enseignements traditionnels de tous les maitres de tai chi avant lui, depuis plus de mille ans d’histoire, de développement et de cristallisation de ce trésor de la civilisation chinoise.
1. Zhan zhuang : posture de méditation debout. Le Yi quan s’intéresse au yi (intention, pensée créatrice). « Chercher à saisir la force au sein de l’intention».
2. Le Yi est la base de la création artistique, donc de la concentration et de la méditation. Un petit texte de Wang Yangming (1472- 1529) fait apparaitre le Yi comme source de la connaissance innée. « Ce qui commande au corps, c’est l’esprit. Ce qui émane de l’esprit c’est l’intention. Ce qui constitue originellement l’intention, c’est l’aptitude à connaitre. Là où se dirige l’intention, ce sont les choses [...]. il n’est pas de principe en dehors de l’esprit, il n’est pas de chose en dehors de l’esprit. » C’est le Yi qui représente l’ame végétative (dispositions mentales qui commandent le comportement de l’individu en rapport avec le bon fonctionnement des viscères), associée dans la doctrine des cinq éléments, à l’élément terre, à la rate... On dit que le Taiji Quan est la gymnastique du Yi, le Yi étant la «pensée» qui commande nos actes et nos mouvements.